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Dix ans de missions, d'erreurs et de succès : le vrai visage de la transformation des DSI

Vous n'avez qu'une minute :
Dix ans de missions IT en tant que consultant, ça laisse des traces. Quentin Bellego, consultant expérimenté partage ici ce qu’on ne lit pas dans les fiches mission : les débuts un peu flous, les boulettes, les vraies leçons apprises sur le terrain.
Un retour humain sur un métier en perpétuelle évolution — entre hybridation du travail, arrivée de l’IA, et complexité croissante des attentes clients.
Apprendre a distinguer un consultant opérationnel d’un simple exécutant et éviter les erreurs coûteuses grâce à 10 ans d'expérience du terrain.
Il y a quelques jours, je mettais à jour mon CV au format BleuLemon. En scrollant mes missions passées, je me suis retrouvé à revivre des souvenirs — bons comme moins bons. Et je me suis dit que ça vaudrait peut-être le coup de partager tout ça. Pas comme un guide complet du "métier de consultant", mais pour donner un point de vue très personnel, avec ses ratés, ses évolutions et ce que j’en retiens aujourd’hui.
Mes débuts dans le métier : entre un rôle flou et attentes clients implicites
Quand on débarque dans ce monde, surtout en sortie d’école ou en reconversion, c’est rarement clair.
Le titre de “consultant” ne veut pas dire grand-chose. Consultant IT ? Analyste fonctionnel ? Business Analyst ? Consultant en transformation numérique ?
Le flou commence dès la carte de visite.
Et pourtant, c’est précisément ce flou qui fait partie du job : comprendre une situation, naviguer dans les zones grises, s’adapter au client, et parfois deviner ce qu’on attend de nous quand personne ne le dit vraiment.
J’ai commencé en 2012, tout juste diplômé, parachuté dans une tour de La Défense, costard-cravate et chaussures trop grandes en mode pingouin.
Mon premier bureau ?
→ Une table partagée avec deux autres prestataires dans un bureau fermé à un étage un peu vide pour une mission de plusieurs mois, sans grande ambition. J’étais jeune, motivé et surtout un peu paumé.
Dix ans plus tard, j’ai un peu changé et le métier aussi.
Adopter le travail hybride dans mon métier de consultant
Ce qui a beaucoup évolué, c’est le rapport au travail. À l’époque, il fallait être sur site, tous les jours, point final.
Aujourd’hui, les missions se font souvent en hybride.
On se déplace pour les moments importants : réunions de lancement, ateliers, formations. Le reste se fait à distance, en visio, en asynchrone, depuis son bureau à la maison ou depuis les bureau de BleuLemon. Et pour être franc j’aurais du mal à revenir en arrière. Depuis que j’ai une vie de famille, cette flexibilité n’a pas de prix. Par contre, elle vient avec d’autres contraintes : gérer sa disponibilité, rester pro sans la présence physique, poser des limites claires, c’est un autre équilibre à construire.
IA, Cloud, Scrum, etc … : les outils et méthodologies redéfinissent le rôle du consultant en transformation
Et puis il y a le contexte technologie, les méthodologies et la réglementation qui évoluent.
Quand j’ai commencé, je n’avais jamais entendu parler de cloud, d’intelligence artificielle, de RGPD ou de ITSM. Aujourd’hui, je discute avec ChatGPT presque tous les jours. Je génère des trames d’audit, je reformule des comptes rendus, je teste des idées. Et je sens que ça interroge autant en interne que chez les clients.
Par exemple il n’est pas exclu que dans les prochains mois/années pour configurer un workflow ou implémenter une règle de gestion dans Jira, le client fasse l’impasse sur un consultant pour demander directement à Rovo de faire le travail.
Pourquoi faire appel à un consultant si une IA peut “pondre” un livrable ? Les questions de d’impact environnemental ou de confidentialité sur ces outils se posent aussi, même si personnellement j’essaie de ne pas devenir trop dépendant de l’IA et que j’anonymise tout par peur ou méconnaissance avant de rentrer un prompt.
La réponse, je pense, réside dans ce qu’on apporte en plus : le regard critique, l’écoute, la contextualisation, l’expérience réelle des missions passées et le contact humain. Mais il faut aussi rester vigilant, tout va vite et pour rester crédible, il faut apprendre en continu et faire de la veille.
L’expertise pour moi, réside aujourd'hui pour moi beaucoup dans la capacité à s’adapter.

Apprendre à se planter (et rester crédible)
Ce métier, on le découvre vraiment en le pratiquant. Les premières missions sont souvent les plus dures. On apprend “sur le tas”, on doute beaucoup et on improvise. Ma première mission comme consultant Atlassian, chez une grande assurance française, a tourné court : le client a préféré un autre consultant après 1 jour sur site, un vrai échec !
Aujourd’hui, les choses ont changé : les juniors ne partent plus seuls chez un client, on travaille en binôme, on choisit les missions avec plus de soin. L’accompagnement est plus structuré et cela fait toute la différence.
Bien que le client prend un consultant en transformation digitale pour “parfaitement” implémenter son projet, les erreurs font aussi partie intégrante de notre travail (en tous cas du mien). Avec le temps on apprend percevoir les potentielles difficultés, à les éviter et à savoir comment réagir si on est dans une situation délicate.
Il y a 8 ans quand j’ai malencontreusement envoyé 17 000 mails de notifications Jira saturant de nombreuses boites mails dont celle du DSI … j’ai mis des semaines avant que la honte me quitte. La bonne grosse boulette. Maintenant je m'écoute beaucoup plus et si je ne sens pas une action je prend le temps de réfléchir et d’analyser avec d’autres personnes : à plusieurs on évite souvent des écueils (et au pire on sera plusieurs responsables !)
Ce que j’ai fini par comprendre, c’est qu’on n’est jamais vraiment expert.
Les outils changent, les attentes évoluent, les méthodes aussi. Même après dix ans, on se retrouve à “faker” un peu, le temps de s’aligner, de comprendre les nouveaux enjeux. Et dans ces moments-là, le plus précieux, c’est l’équipe. Savoir qu’on peut appeler un collègue, poser une question sans être jugé, ça change tout.
En avançant, je vois se dessiner deux grandes voies : se spécialiser de plus en plus, devenir un expert pointu ; ou évoluer vers du management, encadrer des juniors, piloter des projets. Certains changent complètement, bifurquent vers d’autres outils, d’autres secteurs.
Rien n’est figé et le métier évolue avec nous.

Ce qui reste : la relation humaine
Mais malgré tous ces changements, certaines choses restent.
La relation humaine, par exemple. Ce moment après une réunion où on prend un café avec le client, on parle de vacances, on se détend un peu. Ce sont souvent ces instants là qui créent la confiance, plus que les slides bien léchés ou les plannings à jour. Pourtant j’ai longtemps eu du mal avec cette partie du travail de consultant, la pause clope ou café ne me parlait pas du tout, l’inconfort de discuter de sujet futile avec une personne que je ne connait pas … l'angoisse !
Et bien maintenant je la trouve intéressante et j’ai réalisé que souvent j’ai bien plus de lien avec la personne en face de moi que je ne le pensais (un enfant en bas âge, un envie passagère de faire du parapente, quelques années de vie dans un autre pays, du mal à dormir etc …).
Alors voilà, après dix ans, je ne prétends pas avoir tout compris, loin de là. Mais je peux dire une chose : c’est un métier exigeant qui me fait parfois un peu stresser mais qui est particulièrement stimulant. Il faut aimer l’inconfort ponctuel, l’apprentissage permanent, et les zones floues. Mais si on s’y retrouve, si on s’entoure bien, alors on peut vraiment en faire un chouette métier !
Ce que nous pouvons apporter à votre DSI
Avec 10 ans d'expérience en transformation digitale, j’interviens aux côtés des DSI pour :
Apporter du recul et du cadre dans des contextes complexes ou mouvants
Structurer des projets grâce à une connaissance terrain des outils Atlassian mais aussi des autres outils du marché
Générer de la valeur rapidement et s’adapter à vos enjeux spécifiques, avec une approche sur-mesure, ni trop rigide, ni trop floue
Faciliter l’adhésion des équipes, grâce à une posture d’écoute, de collaboration et de pédagogie
Si vous cherchez un consultant opérationnel, capable de sécuriser vos projets tout en construisant dans la durée, échangez avec BleuLemon.
BleuLemon accompagne les DSI dans leur transformation avec fraîcheur, authenticité et engagement. Nous aidons les organisations à libérer le potentiel collectif de leurs équipes, en ouvrant la voie à une organisation du travail plus pérenne.
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